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Alors que les modèles agricoles se recomposent très rapidement, au Nord comme au Sud, les chercheurs du laboratoire RURALITES s’intéressent au renouvellement des liens entre agriculture et société, en étudiant les implications sociales, techniques et foncières de la transformation des systèmes agricoles. Il s’agit de travailler sur les relations entre agriculture et société, qui participent à la construction du territoire. Dans la continuité de ce qui s’est fait dans le contrat 2015-2020, RURALITES poursuivra l’analyse du temps long des mutations productives et des dynamiques territoriales de la production agricole mais aussi des nouvelles modalités de gouvernance alimentaire en particulier l’analyse de l’émergence des circuits alimentaires de proximité, les nouveaux rôles dédiés à l’agriculture, les liens qu’elle établit entre les sphères urbaines, périurbaines et rurales et manière dont elle peut « faire société ». Dans le projet 2022-2026, trois entrées seront particulièrement travaillées.
Axe 2.1 Agricultures durables
Nous souhaitons nous concentrer ici sur certaines formes d’agricultures qui se prévalent d’un rapport nouveau au territoire et à la société. Il s’agit surtout de déterminer leur rôle dans les processus de développement rural, par la mise en place de filières de qualité. Au-delà des dénominations différentes (agriculture biologique, durable, raisonnée, fermière, de haute qualité environnementale ou encore écologiquement intensive), toutes se posent (plus ou moins) en rupture avec l’agriculture productiviste mais aucune ne semble véritablement en passe de devenir un nouveau modèle de production. La question centrale est celle des différentes formes de valeur ajoutée et de la difficulté à maintenir (ou développer) ces agricultures sur le territoire pour générer de la durabilité dans les processus de développement. Nous formulons l’hypothèse que la durabilité est renforcée par la structuration complexe du système et la diversité des acteurs locaux qui y participent.
Nous n’écartons pas non plus de porter notre intérêt sur les formes productivistes d’agriculture notamment dans les espaces de faible densité, où ce modèle se trouve en forte concurrence avec d’autres modèles agricoles.
Axe 2.2 Systèmes alimentaires locaux territorialisés (SALT)
Nous souhaitons prendre du recul par rapport aux multiples expériences locales engagées depuis une dizaine d’années, notamment dans le domaine des circuits courts alimentaires afin de comprendre en quoi ils forment (ou non) de véritables systèmes à la fois de production et d’acteurs. Le laboratoire RURALITES possède une riche expérience de travail partenarial avec des structures (associations, collectivités locales, …) qui œuvrent depuis une dizaine d’années pour la mise en place des systèmes alimentaires locaux, que ce soit directement par les recherches de ses membres ou par les liens avec le master GAED. La mise en place en 2013 d’un observatoire interrégional des circuits cours en Poitou-Charentes et Limousin, étendu à l’Aquitaine depuis 2016, a permis un travail entre RURALITES et un grand nombre d’acteurs institutionnels et associatifs : le Conseil Régional, l’AFIPAR, la Chambre Régionale d’Agriculture, l’IRQUA (qualité agro-alimentaire), la DRAAF, le Réseau Rural Régional, le réseau Impact (Initiative pour une agriculture citoyenne et territoriale). Mais aussi des collaborations scientifiques avec l’Université de Limoges-UMR GEOLAB, et plus récemment avec l’INRAE de Bordeaux. D’autres actions de recherche ont été menées sur des types de circuits courts en particulier, par exemple sur les magasins de producteurs, qui vise en particulier à évaluer les impacts territoriaux de ce dispositif et à identifier les processus de développement dont les magasins de producteurs peuvent être moteur, pour mieux accompagner les producteurs et les collectivités dans cette démarche ;
Même si la thématique de la mise en place d’une gouvernance alimentaire territorialisée, surtout dans les espaces ruraux de faible densité, a déjà été une piste d’étude à RURALITES, il convient de renforcer encore plus cette approche et d’en diversifier les espaces d’observation, d’une part en raison du renouvellement de nombreuses instances politiques locales et d’autre part en raison du renforcement des compétences des intercommunalités dont un nombre croissant s’interrogent sur la pertinence d’une politique alimentaire à leur échelle.
Nous souhaitons identifier les continuités et discontinuités dans le système d’acteurs, de la transformation des produits aux magasins de producteurs, en passant par les représentations des consommateurs et travailler sur les échelles d’adéquation entre l’offre des producteurs et la demande des consommateurs (rôle du bassin de vie).
De nombreuses recherches autour des SALT suscitent notre intérêt : la question du transport des produits alimentaires s’avère également cruciale, les inégalités d’accès aux ressources alimentaires de proximité, les connexions/déconnexions entre espaces défavorisés et agriculture de proximité, l’éducation et la sensibilisation à l’alimentation, etc. Le laboratoire Ruralités cherchera à développer les connaissances sur ses questions et s’attachera à comprendre quels en sont les acteurs et quelles sont leurs représentations en matière d’alimentation mais aussi de lien alimentation-territoire.
Axe 2.3 Foncier agricole
Ressources rares et convoitées, les terres agricoles font l’objet de conflits d’appropriation parfois violents et les usages du foncier agricole se recomposent rapidement, dans les pays du Nord et comme du Sud (concurrence entre urbanisation, production alimentaire et protection de la nature, par exemple). Le foncier constitue ainsi un objet d’étude riche, permettant d’appréhender les relations entre espace et sociétés, à différentes échelles géographiques.
Plusieurs enjeux liés au foncier agricole nous semblent à explorer :
-Un premier volet portera sur l’étude des concurrences sur les destinations foncières des terres agricoles. On traitera notamment la question de la consommation foncière liée à l’étalement urbain, qui pose plus généralement la question des modèles d’aménagement et du rapport des espaces ruraux aux régions urbaines. Ce premier volet sera également l’occasion d’interroger les formes de requalification du foncier liées à l’abandon ou à la modification des activités agricoles (enfrichement, boisement, logique de conservation/protection de la nature), et aux nouveaux modes de gestion qu’impliquent ces recompositions foncières.
-Un second volet traitera des enjeux fonciers internes à la sphère agricole. Les agriculteurs demeurent en effet les principaux gestionnaires du foncier, et la concurrence pour son accès s’accroît en interne, alors que les structures de contrôle voient leur pouvoir s’éroder. L’inégale redistribution foncière entre agriculteurs renvoie ainsi aux inégalités sociales qui traversent cette profession. L’étude de ces inégalités implique de s’intéresser aux modalités de régulation du foncier agricole et à leur reproduction dans le temps.
-Enfin, un dernier volet traitera plus spécifiquement des enjeux fonciers alimentaires, liés au développement de politiques publiques de l’alimentation (labellisation, développement de SAT…).