• Titre de la thèse : La reconstruction mondialisée de Beyrouth après 1991 : quel fondement de la justice ?

    Directeurs : Jean Louis Yengué (RURALITES) et Christiane Sfeir (Université libanaise)

A propos

À l’heure où le droit d’accessibilité à la ville et à l’espace urbain est vu comme un droit de base ; un fondement de la démocratie politique, des questionnements sont toutefois soulevés quant à la production urbaine contemporaine, négligeant les réalités socio-économiques. La ville devient ainsi un vecteur d’injustices socio-spatiales ; allant de la marginalisation des groupes sociaux, à la ségrégation résidentielle, avec une exploitation capitaliste du foncier. Les objectifs sociétaux des politiques urbaines doivent s’orienter selon des dimensions d’équité, de bien-être, en s’appuyant sur des fondements philosophiques d’une société juste. Partant de cette pensée morale, regroupant à la fois des acquis sociaux, politiques et économiques attribués à la justice et associée au champ d’étude humaine de géographie, l’acteur public et l’acteur privé prenant part dans ces diverses interactions ont un rôle crucial dans la détermination de la justice car chacun de ces groupes possède une configuration de la ville et d’une justice urbaine différentes d’autrui ; et, celles-ci sont reflétées par des rapports de pouvoir entre les acteurs. Au Liban, avec les mouvements populaires qui ont débuté en octobre 2019, les individus, à travers un exercice de liberté spatiale exprimé par des revendications politiques, ont conçu leur propre vision de justice. Ils ont également réclamé un droit à la ville, jugé auparavant omis par les politiques publiques. Ces demandes ont donc mené à la redéfinition de l’espace ; d’un bien commun, non exclusif et non rival ; qui durant un bon moment a aliéné des citadins dans leurs rapports de solidarité, favorisant ainsi l’oppression sociale. Néanmoins, un défi que doit relever ce mouvement c’est la pluralité, représenté par une diversité culturelle et communautaire ; qui ensuite peut impacter la soutenabilité d’une société juste à travers un processus de délibération démocratique. Par conséquent, comment la définition d’une justice va-t-elle regrouper les conceptions variées identifiées par les individus ? Est-elle déterminée par un critère rawlsien universel ? Une réflexion importante à relever à ce stade va de même allier la dimension humaine de la géographie avec le développement territorial de la branche de l’économie géographique commandés par un cadre institutionnel intégrant les différents rapports de force sur l’espace.

 

Terrain de recherche : Le Liban

 

Mots-clés : justice, injustice socio-spatiale, économie, bien-être, oppression sociale, politiques publiques, développement territorial, pluralité, critère universel, communautaire